Le Bassin : un territoire sous haute surveillance

Le Bassin : un territoire sous haute surveillance

17 Jan 2019

Un écrin protégé…

Le saviez-vous ? Le Bassin d’Arcachon est sans nul doute le territoire le plus petit en taille à bénéficier d’autant de mesures de protection environnementale et de sites classés en France ! Il s’agit d’une sorte de « garde-fou » : le Bassin, on l’aime et on le partage, mais on en prend soin…

On distingue plusieurs modalités de protection d’espaces naturels :

 

  • L’approche foncière qui repose sur l’acquisition de terrains en vue d’assurer la protection définitive d’un espace naturel remarquable.

C’est le travail du Conservatoire du Littoral qui acquière des terrains puis délègue leur gestion à des collectivités ou des établissements publics. Les sites du Conservatoire du Littoral constitue près de 10% du rivage intra Bassin: Dunes du cap ferret; Dune du Pilat; Conche de St Brice; Prés salés d’Arès; Réservoirs de Piraillan; Ile aux oiseaux; Domaine de Certes; Domaine de Graveyron; Ile de Malprat; Port des Tuiles; Domaine de Fleury.

  • L’approche réglementaire consiste à limiter voire à interdire généralement par arrêté ou par décret des activités humaines en fonction de leurs impacts sur les milieux naturels.

C’est le cas dans les réserves naturelles comme la réserve Naturelle des Prés salés d’Arès-Lège-Cap Ferret (créée en 1983) et la réserve naturelle du Banc d’Arguin (créée en 1972).

  • La gouvernance, à travers l’élaboration d’un plan de gestion (ou document d’objectifs) a pour ambition le respect du règlement et l’amélioration des pratiques par la planification et la concertation.

Depuis 2014, la totalité du Bassin d’Arcachon est parc naturel marin. Le parc, dans lequel l’ensemble des acteurs locaux seront représentés, est une opportunité pour le Bassin d’Arcachon. Il pourra proposer des mesures propres à assurer la protection du Bassin tout en permettant le maintien ou le développement durable des activités économiques. Il couvre 435 km2 d’espace marin avec 144 km de linéaire côtiers. Ce périmètre permet de répondre au mieux aux enjeux naturels et humains, en prenant en compte l’ensemble des composantes physiques, biologiques, sociales et économiques.

Le parc naturel marin du Bassin d’Arcachon est également en charge de la gestion du Bassin d’Arcachon en tant que site Natura 2000, participant au réseau des sites protégés au niveau européen.

Les SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux), quant à eux, sont des instances de planification de la gestion de  l’Eau à l’échelle bassin versant. Iles fixent des objectifs généraux d’utilisation, de mis en valeur, de protection quantitative et qualitative de la ressource en eau. 3 SAGE se partagent le territoire : SAGE des Lacs Médocains au nord, SAGE « Leyre et cours d’eau côtiers » et SAGE des étangs de Born et Buch au sud.

Enfin, souligner également l’intégration des communes de Lanton, Audenge, Biganos et Le Teich dans le Parc Régional des Landes de Gascogne.

 

Une surveillance de chaque instant…

Le Bassin d’Arcachon est un milieu complexe, à l’interface terre-mer, qui nécessite l’acquisition de connaissances scientifiques poussées pour comprendre son fonctionnement et ses perturbations. C’est tout l’enjeu des programmes de recherche élaborés par les différentes équipes de l’université de Bordeaux (écotoxicologues, chimistes de l’environnement, écologues, etc.).

En parallèle, des réseaux de surveillance engrangent patiemment des données à hautes fréquences sur de nombreuses années pour dresser le portrait du Bassin d’Arcachon, de son évolution dans le temps et pouvoir alerter si des modifications surviennent.

Le SIBA coordonne ainsi 2 réseaux d’expertise ancrés sur le territoire :

  • Le REPAR, un réseau opérationnel de suivi et d’expertise sur les phytosanitaires et biocides au niveau du Bassin d’Arcachon et les cours d’eau affluents. A travers différentes actions thématiques, ce réseau créé en 2010, qui regroupe gestionnaires et scientifiques, quantifie la présence des pesticides dans les eaux, enquête sur les usages, suscite et accompagne les évolutions de pratiques.
  • Le REMPAR, un réseau de recherche sur les micropolluants, a vu le jour en 2014, avec pour ambition de suivre plusieurs familles de micropolluants (métaux, médicaments, filtres anti-UV…) au niveau du réseau d’eaux usées, du réseau des eaux pluviales, du Bassin et de ses affluents, d’identifier les sources de ces polluants et d’en réduire l’empreinte par des mesures de réduction à la source.

Mais également, l’Ifremer (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer) pilote sur le Bassin plusieurs réseaux de surveillance nationaux :

  • Le REMI, réseau de contrôle microbiologique, assure la surveillance sanitaire des zones de production de coquillages. La quantification de la bactérie Escherichia coli est utilisée pour estimer d’éventuelles contaminations d’origines humaine ou animale susceptibles de constituer un risque sanitaire pour l’homme ;
  • Le REPHY, réseau d’observation et de surveillance du phytoplancton et des phycotoxines, suit l’abondance et la composition du phytoplancton marin. Afin de protéger la santé des consommateurs, il assure aussi la détection et le suivi des espèces phytoplanctoniques toxiques dans les élevages et les gisements de coquillages, et la recherche des toxines associées ;
  • Le ROCCH, réseau d’observation de la contamination chimique, utilise la capacité des mollusques filtreurs à concentrer les contaminants présents dans le milieu où ils vivent. Il mesure les concentrations des substances prioritaires de la Directive Cadre sur l’Eau (métaux lourds, hydrocarbures polyaromatiques / HAP, polychlorobiphényles / PCB, pesticides) ;

L’Ifremer anime aussi des réseaux spécifiques au Bassin d’Arcachon comme le réseau ARCHYD, un suivi hydrologique sur l’ensemble de la baie avec différents paramètres physiques, chimiques et biologiques mesurés : température, salinité, matière en suspension, silicate, nitrate, ammonium, phosphate, chlorophylle.

 

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